Grande grève à la Société Générale pour le maintien de 2-3 jours de télétravail: "Un confort incroyable"

Journée de grève à la Société Générale. Les salariés de la banque sont invités à cesser le travail ce vendredi 27 juin, à l’appel de trois organisations syndicales: la CGT, la CFTC et la CFDT.
Ils veulent faire pression sur leur entreprise qui a annoncé l'intention de repasser à un seul jour de télétravail par semaine pour tous les salariés alors qu'actuellement, la plupart en ont deux ou trois. Une décision qui pose problème pour de nombreux salariés.
En 2021, après le Covid, Franck a déménagé dans l’Yonne tout en continuant de travailler en région parisienne. Une décision basée sur ses possibilités de télétravail.
“Dans le mois, je suis une semaine à trois jours sur site et trois autres semaines à deux jours sur site. Ce qui donne un confort incroyable pour concilier la vie professionnelle et la vie de famille”, appuie-t-il.
Aujourd’hui, après 21 ans à la Société Générale, il envisage à contre-cœur de la quitter. “Moi, je l’ai pris comme une trahison. J’ai postulé à des offres d’emploi chez des confrères qui continuent de proposer du télétravail”, indique-t-il.
Un cri du coeur partagé par Julien, auditeur de RMC qui travaille depuis 25 ans à la Société Générale. "Comme beaucoup de salariés, je suis en colère. La violence du message où on nous dit ce sera un jour maximum et pour les fonctions support peut-être zéro. J’ai beaucoup de collègues partis faire leur vie en province", témoigne-t-il.
"C’est un plan social déguisé. C'est ce que tout le monde pense. Il y avait eu un plan social l’année dernière qui avait coûté très cher à l’entreprise et donc là c’est un plan social déguisé", explique-t-il ce vendredi.
Le 3 juillet tous les salariés vont se rendre sur site pour montrer pour montrer que la Société Générale n'est plus organisée pour accueillir tout le monde en même temps.
"Revenir à un jour ce n'est pas possible. C'est devenu un acquis social, il y a plein de jeunes qui viennent à la SG car il y avait ces deux ou trois jours", assure-t-il.

Magali, elle, pointe un autre problème. Elle appréhende un retour à quatre jours dans les bureaux parisiens. "Ça va faire des journées plus stressantes, plus bruyantes. En plus, je ne comprends pas comment on va pouvoir tous revenir sur site alors qu’il y a déjà des jours où c’est compliqué d’avoir des espaces de travail", appuie-t-elle.
L’entreprise dit vouloir “harmoniser ses pratiques” et améliorer la performance. Pour la professeure Caroline Diard, spécialiste en ressources humaines, ce revirement pourrait faire suite à des abus de certains salariés.
“La confiance peut s’être érodée. Ça peut être aussi le souhait de contrôler des collaborateurs qui ne sont plus visibles”, estime-t-elle.
Elle souligne aussi le paradoxe de cette décision alors que les salariés en télétravail ont plutôt tendance à prolonger leur journée.
RMC